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J'ai du vague à l'âme et je passerais bien par dessus bord.
Demain, 17 ans.
Demain, on verra...on verra bien.
Mais merde, 17 ans, c'est grand. C'est trop.
De paradis artificiels le long d'un tapis rouge irisé par les flashs des appareils à phosphore à la pénombre d'une chambre un soir de semaine, tard, seule de son quartier encore allumée ou deux silhouettes se donnent l'une à l'autre l'indicible. De paradis artificiels aux neiges artificiels que l'on revit en pensée, je me souviens, la neige, le MP3 "The scientist" et "Warning Sign" le coeur au bord des lèvres et son nom qui suit, long, lent, empoisonné, les larmes aux yeux et ce tapis blanc infini...l'infini de toutes les blessures, celles qui heurtent les plus douces des colombes.
Les sourires, les regards échangé dans un éclat de secondes, et le simulacre éclaté en milles reflets qui glisse derrière mes paupières closes. Et qu'est ce que la poésie? Ta main dans la mienne, ou ma main contre la sienne qui en compare les contours et les formes, la poésie c'est l'éternel qui se mêle à la mer, au soleil, à la terre, à la neige, à la pluie, c'est le vent qui s'en mêle et qui fait tourner les pages, le vent qui s'en mêle et qui les arrache, la poésie c'est Toi, moi, lui, eux, elles, elle...c'est nous, c'est lui. La poésie c'est l'infini du merveilleux, c'est pleurer d'être contre toi, c'est ne respirer que dans ton cou, c'est aimer la plus douce des ombres.
La poésie c'est ne plus rien savoir, désapprendre pour mieux affronter, désapprendre pour vivre et non subir, survivre, la poésie c'est ces choix qui s'imposent et que je ne ferais jamais, c'est leurs deux sourires si proches mais pourtant si différents, c'est la perénnité de l'amour et son souffle qui détruit tout sur son passsage, c'est tes mains sur mon corps, avides et sans remords, c'est ton regard en moi, imprimé dans mes yeux. C'est ne plus savoir si je pleure de joie ou de tristesse, si le spleen est là où réside l'allegresse, si la mélancolie m'ouvrira sa porte.
C'est Toi, Lui, Eux, Elle, Elle, Elles.
Et Moi.
J'ai des bouffées d'auto destruction et l'envie d'écrire comme on balance des traînées de peinture contre un mur en total désaccord avec sa nature et sa couleur première.
De cracher mes mots et susurer les vérités aux oreilles de ceux qui ne veulent pas les entendre, d'ouvrir les yeux.
De déménager et de rester là, d'écrire et d'apprecier ce que je lirai au sortir d'une vie plus ou moins interressante, plus ou moins palpitante, plus ou moins souffreuteuse comme une aile arrachée.
D'une clope.
De Toi.
Les jours se changent en nuit et je n'en verrais bientôt plus la couleur, il ne restera pour tout vestige de ce qui fut et n'est déjà plus qu'un pâle soleil d'automne, délavé d'avoir trop brillé dans son infini d'azur duveteux. C'est comme ça, ces transitions à la con qui vous agacent et vous mettent le moral en pièce et vos rêves en gris terne, alors qu'ils sont si beaux en technicolor...
Reste l'indicible fragrance du bonheur effleuré. Ses mots qui viennent aipaiser mon âme, ses mains pour me bercer, des mots croisés sur son lit un vendredi soir, le crayon qui danse entre les doigts et s'égare sur les mauvaises cases, quelques accords de guitare et la fumée d'une cigarette. S'endormir peaux contre peaux et rouvrir les yeux au milieu de la nuit, puisque dans mon sommeil j'ai roulé loin de lui. J'ai froid, je reprends ma place à la source du bien être, il me prends dans ses bras.
Reste la voix de Sam au téléphone, qui se fait rare ces temps. Trop de travail, trop peu de temps. Nous sommes dans le même lycée, mais je n'y suis jamais...elle elle est en TS. Ceci explique cela. Quelques fous rires, quelques livres passés en revue, quelques cours de philo expliqués à la va-vite, un "je t'aime" lancé en fin de conversation, un sourire dans la voix et une promesse de se voir vite...
Reste Mamour. Me manque. Me manque. Lâcheté? Je n'ai pourtant pas envie de revenir, comme ça, de suite. Je n'aime pas qu'on m'impose des choix. Je suis libre, indépendante, autonome, aucun compte à rendre, aucun choix à faire. Jolie utopie, le monde ne marche pas ainsi. Si seulement...?
Le film de Miranda July "Moi, toi et tous les autres" dans les bras de Tanguy, à en pleurer de bonheur devant la beauté de ces fondus enchaînés d'images et d'émotions. L'amour sous toutes ses formes, c'est profondément humain, profondément marquant...et d'une qualité admirable. Fluide, subtil, sincère, vrai. Une pureté rare retrouvée dans les dialogues, les images, l'innocence d'enfants qui font "comme si...", et celle des adultes qui n'en ont plus l'âge.
Une chose est sûre: j'adore les MK2.
Et cette après midi...rencontre de quelqu'un que j'effleure juste du bout des doigts, encore. Mon p'tit suppléant délégué. Envie de sourire...et de lui dire merci.
Je ne savais pas qu'on pouvait aimer des fantômes, et désaimer des ombres. J'ai désaimé Lucas après avoir aimé son fantôme, je me suis demandée longtemps, longtemps si j'avais vraiment envie de le rappeler. Le 1er Juillet, son anniversaire. J'avais fixé cette date trois mois à l'avance, me disant que je l'appellerais. Puis le jour J...D-Day...D Dias...bref, je me suis mise à cogiter plus sérieusement. Une vraie bonne idée de l'appeler? N'étai-ce pas révélateur? (de quoi, je me le demande) Un peu Tardif? Et si je ne l'avais pas vraiment oublié? (mais de toutes façons, je ne l'oublierai jamais vraiment, lui.)
Je me suis finalement décidée le 3. Ben oui, on est chiante ou on n’est pas. J'ai failli vouvoyer sa soeur une énième fois, comme j'avais l'habitude de le faire avant, puis j'ai eu envie de tuer les habitudes, justement. C'est plus "avant", c'est neuf, ça ne doit ni ressembler, ni être comparable. Sinon je suis foutue.
Sinon nous sommes foutus tous les deux.
Alors ça a donné quelque chose d'assez bizarre et assez pompeux du style "Bonjour, excusez moi de vous déranger, pourrais-je parler à Lucas s'il te plaît?" Et en plus pas correct grammaticalement. Voix amusée de Florence, même si ça fait pratiquement six mois qu'on ne s'est pas eues au téléphone, et qu'on ne s'est toujours dit des mots de la famille des "Je te le passe" "Quitte pas" "Est ce qu'il est là?" "Dis lui de me rappeler" "Il te rappellera" etc..., elle me reconnaît chaque fois. C’est assez hallucinant quand on y pense, si elle connaît tous les potes de son frérot, c’est qu’elle a une mémoire auditive qui vaut le coup d’être exploitée, et qu’elle pourrait être –je ne sais pas, moi, Interprète. Oui, je vais trop au ciné, Oui, je sais. [Film de Sydney Pollack hein, un grand !]
C’est vrai qu’il fut un temps où je parlais plus à Florence qu’à Lucas. Hum.
D’après le son que j’ai perçu, elle lui a envoyé le téléphone, puis j’ai eu –le choc- sa voix toute guillerette et éveillée à l’oreille. Chose particulièrement inhabituelle, il a toujours l’air apathique ou en pleine descente de coke au téléphone. Mais là, non. « Bon anniversaire avec trois jours de retard ! » « Merde, comment tu le sais ? T’inquiète c’était top secret, personne n’était sensé être au courant ! » « Alors, t’es adulte maintenant ? » « Heu…Non, je crois pas, pas encore ! » « Et les résultats du bac ? » « C’est demain… » « Je croise les doigts pour toi » « Ah ben dans ce cas là, tout va bien aller alors ! » Oui oui, tout ira bien et tu le sais aussi bien que moi. Tsss…cette fausse incertitude présente de tous les côtés, qui suinte par tous les pores en période d’examen…c’est lassant. Même si je sais qu’à leur place je n’en mènerais pas large, moi non plus. « Je sais. » c’est stupide. Je ne suis pas à leur place, je n’en sais rien. Toujours cette envie de s’imaginer ressentir ce que ressentent les autres.
Qu’est ce qui m’a décidée ? Juste…une chanson. « Cendrillon » de Téléphone. En souvenir de ce jour sur son lit où il m’a joué ces accords de guitare, me demandant de chanter pour l’accompagnant « parce que tu sais c’est la première que j’ai apprise sur cet instrument, et elle compte beaucoup pour moi, la mémoire des notes, tu comprends ? » Oui, j’ai compris, alors j’ai chanté, avant de m’en mordre les doigts des mois plus tard parce que je réalisais que je ne pouvais plus entendre cette chanson. Sans pleurer les premiers temps, sans avoir mal ensuite. C’était con pourtant, cette chanson était là bien avant nous. Mais la mémoire des notes…pour moi c’est un peu comme la mémoire du cœur. Ces deux mémoires sont liées, et ensemble elles peuvent faire des ravages.
En plus, cette chanson justement, avec ces paroles…la belle imbécile amoureuse qui s’est retrouvée au fond du gouffre par la suite quand désillusion s’en est venue, c’est un peu moi.
Et toutes ces petites choses –plus ou moins, me font dire qu’en fin de compte, à défaut de l’oublier je suis bel et bien guérie. Refuser d’écrire son prénom une seule fois sur une des pages de ce blog était tout simplement la preuve du contraire. Je voulais quoi ? Le nier pour l’oublier plus facilement ? L’oublier pour me souvenir que j’étais avec un autre, à présent ? Je ne l’aimais plus, mais n’y étais pas indifférente. J’avais encore du mal à écouter certaines chansons, ne parlons pas de lire ses textes et ses mots. Maintenant…Je relis ses textes, j’écoute ses musiques, et ça ne me fait ni chaud ni froid. A part le plaisir de la (re)découverte.
Finalement nous nous voyons jeudi après midi. Et il a un portable. Grande nouvelle. Wait & See.
Et qu’est ce que je fais sur ce joueb ? Et bien…vous allez me détester mais…J’ai cherché ailleurs, et je n’ai pas trouvé. J’ai changé je ne sais combien de fois de plate forme, de blog, pour écrire chaque fois un ou deux articles et abandonner, lassée. Le seul endroit où je suis bien, c’est ici. Et j’ai envie de reprendre la lecture des autres jouebbiens, aussi… ça me manque, ces petites tranches de vie. Je dévore le blog de Joumana depuis quelques jours, et je lis ses articles en sens inverse, du plus récent au plus ancien. J’aime. Je suis fan, même ! Je découvre Dezk, j’aime. Je ne dirais pas que je suis fan. Parce que.
Alors voilà, détestez moi, mais je reviens, encore une fois.
Il y a des milliers de moments qui ne méritent pas de finir sur le blanc de ces pages...ils sont trop réels, trop fondés, trop délicieux, trop magnifiques pour finir informatisés...
Je ne sais pas si je pense un seul mot de ce que j'écris...
Je vogue...ici, là.
Je profite de ma liberté....et d'autres "pseudos libertés"...
Je vis...je me suis même mise à taper dans une balle de baseball avec une batte....à faire gagner 7 points à mon équipe...
J'ai enchaîné deux heures de code, aussi...
J'ai parlé à Lucas, aussi...mine de rien, juste...naturellement. Parce que j'en avais envie.
Puis alors on va se revoir...puis alors on va recommencer, peut être.
Peut être qu'on se rendra compte qu'on a tous les deux étés trop cons...
Moi parce que j'y ai cru dur comme fer, avant d'avoir l'ombre d'une raison...d'une raison d'y croire...
Lui pour m'avoir évincé de sa vie, moi perdue éperdue d'indescision...
La distance...qui se résorbe...J'y crois...
Même après tant de mois, après tant de sentiments différents, je crois en nous deux...Je sais qu'on ne peut pas se perdre, comme ça...comme si de rien...
Lucas...plus d'un an après, il est encore là, hein...
Mais l'année prochaine...l'année prochaine...
La distance apportera ce que nous n'avions pas pu espérer cette année là...la vie hors du regard de l'autre, ne serai-ce qu'une journée.
Puis là j'suis pas mélancolique...je le suis juste un peu, parce que j'ai fini de regarder Clara Sheller...
Un peu aussi parce que je m'autocensure...
La transparence...ça me caractérise, mais c'est horrible, parfois...n'importe qui pourrait lire en moi...une part de mystère? Elle n'existe que dans mon inconstance, sur mon visage il n'y a pas de zone d'ombre...
Il n'y a qu'en moi qu'il y en a...
Je guette tous les moments où je pourrais avancer sans me poser de question, puis je les aprivoises...
L'année est finie...finie...finie...
Demain, conseil de classe...
Jeudi prochain...encore une semaine pour revoir mon amour...
Ca fera deux mois Samedi...ça fera....
Samedi je serais en train de jouer au tennis, et lui, de réviser...
"Douce Isaline s'affaire...à être digne et fière...Un rien farouche...quand vient l'echec...quand surgit la déroute..."
Elle est bête, des fois, Kat'. Elle sourit à sa tasse de chocolat chaud. Elle est bête de lui sourire, d'ailleurs, pourquoi lui sourit elle?
Et puis même si elle trouve le petit filet de fumée qui s'en dégage très joli, ce n'est pas une raison pour lui sourire.
Puis une tasse, Kat', qu'est ce qu'elle en a à faire de savoir si la personne qui la porte à ses lèvres est de bonne ou mauvaise humeur?
Elle s'en fiche, de tes états d'âme, Kat', alors pas la peine de lui sourire. Tu espère que comme ça elle te demandera "Qu'est ce qui te fait sourire, Kat'? Mon parfum chocolaté?", et alors tu pourras lui raconter.
En faite, il est égoïste ton sourire, Kat'. Tu t'en fiches, bon. Mais arrête de sourire à cette tasse!
De un, elle ne peut pas voir ton visage, elle ne peut pas voir du tout d'ailleurs. De deux, si elle te voyait, tu paraîtrais stupide.
Elle est bête, des fois, Kat'.
Puis Kat', pourquoi tu souris d'abord? Pourquoi tu souris sous tes cernes? Pourquoi tu souris sous la pluie? Pourquoi tu souris malgré les mots de la chieuse?
Dis Kat', pourquoi tu souris jusqu'à en avoir l'air bête, alors que bon, tu détestes la bêtise. Et l'air de la bêtise, aussi.
C'est parce qu'il faisait beau hier? Oui, parce que Kat', quand il fait beau, elle sort ses jupes. Alors hier c'était la jupe blanche à rayures roses, avec le gilet blanc et le débardeur bleu, et ses jolies ballerines qui lui donnent l'impression de voler quand elle marche. De danser en volant. Oui, sauf que Kat', elle a jamais dansé. Puis même, Kat', elle est pas souple.
Kat' elle est passaaaaaaaaaable!! Elle est pas staaaaaable!!
C'est parce qu'il est venu hier soir? Qu'il a pris tous les transports, a galéré au possible, pour finalement arriver à destination à 00h00, pour la voir elle? Lui pour La voir Elle.
C'est les souvenirs de la nuit et ceux du matin? Kat', elle veut pas en dire plus. Elle est chiante, Kat', quand elle garde ses secrets. Elle a l'air heureuse et insaisissable. Puis elle sourit, toujours.
Puis Kat', quand elle a cet air là, elle ne se laisse pas embrasser. Ca les embêtes. Oui, mais Kat' elle est amoureuse. Alors les p'tits bisous par-ci par-là sans tout bien tout honneur, c'est une époque révolue.
C'est parce qu'il faisait beau ce matin? Qu'elle a fermé les yeux puis les a rouverts sur lui?
Parce que dehors y'avait un soleil grand comme une soucoupe volante, qui baignait tout d'une lumière d'or, d'or dégoulinant sur les façades des maisons d'en face?
Même si quelques minutes plus tard y'avait déjà des nuages, encore après y'en avait plus.
Parce qu'elle a sorti une autre jupe? Rechaussé ses ballerines? Mis ses lunettes de soleil? Mis des barettes de toutes les couleurs dans ses cheveux?
C'est parce qu'elle a trouvé une cinquantaine de bouquins à la brocante, tout à l'heure? Heureusement qu'il y avait des gentils z'amis pour l'aider à porter ses sacs, elle en avait mal aux mains tellement ils étaient lourds.
C'est parce qu'elle a trouvé une dizaine de cadres à décorer? A des prix dérisoires? Et qu'elle pense au plaisir de les faire à sa manière à elle, et pas à la mode des autres?
C'est parce qu'elle a trouvé deux reproductions de peintures, magnifiques, deux femmes dénudées et lascives, pensives et languissantes, belles et intelligentes, mystérieuses et envoûtantes, transparentes et attirantes?
C'est parce qu'elle a décidé de redécorer sa chambre? D'enlever les derniers vestiges d'une passion d'avant pour les remplacer par ce qu'elle est maintenant? Qu'elle a commencé en accrochant sur son mur l'une des deux reproductions citées plus haut?
C'est parce qu'elle l'aime, qu'il l'aime, qu'ils s'aiment?
C'est parce que sa Mamour est la fille la plus formidable de l'univers entier?
C'est parce qu'elle a mangé une barbe à papa?
Des churros?
Des crêpes au Nutella?
C'est parce que les regards sur elle, elle adore ça? Parce qu'on l'a regardée de haut en bas continuellement ce week end? C'est parce qu'elle est radieuse? C'est parce qu'elle plaît?
Non...c'est parce qu'elle aime. Et qu'elle est aimée aussi.
Kat', elle carbure à l'amour, à s'y brûler les ailes.
Et Kat', quand elle est amoureuse, elle sourit à sa tasse.
Au risque d'être fustigée, ou pis, traitée d'hérétique et brûlée sur un bûcher...J'écoute Goldman, depuis hier. Oh, pas beaucoup de chansons, juste les plus douces, juste celles sur lesquelles j'ai envie de laisser glisser mes larmes. Ne Lui Dis Pas, Quand Tu Danses, Natacha et Confidentiel. Toutes extraites d'un album live qui date de 1998. Ce n'est pas pour ça que je serais fustigée, mais pour ce que je m'apprête à dire (sans doute une énormité, sois dit en passant:): J'adore ces chansons car elles me font penser à du Ben Harper. Avec l'avantage d'être "en français dans le texte."
Voilà pour l'ineptie.
"Et l'inertie de ma propre vie qui se dérobe sous mes pas..."
Et il y a toujours Delerm, en boucle un peu partout....Sur mon MP3, sur ma chaîne, sur l'ordi...Je ne m'en lasses pas (encore).J'aime ses chansons, leur douceur désabusée. J'aime la manière dont il parle des femmes, sans en parler vraiment, avec d'infinis égards. J'aime sa voix, qu'il module pour la faire douce. J'aime sa musique. J'aime surtout Le Baiser Modiano et Gare de Milan pour ces quelques phrases:
"En reconstituant l'histoire à l'envers,
Le premier jour, la nuit chez toi,
Sous le plafond blanc,
Les yeux grands ouverts,
A quoi pensais tu ce soir là?"
Des mots qui me font penser à un soir d'Avril, un mercredi, me replongent dans mes souvenirs et me font sourire. Parfois j'ai du mal à simplement réaliser ce qu'implique ceci ou celà, réaliser certaines choses, réaliser le changement. Mais c'est sybillin, je vous l'accorde, alors je vous épargne les demies mots en demies phrases.
J'aime aussi Les filles de 1973 ont trente ans, juste pour une phrase qui me fait rire à chaque écoute "Celles qui disaient: tu comprends pas." Là vous n'avez pas le ton, mais vous l'entendriez, avec le ton....c'est poilant. L'air un peu exaspéré, craché dans un soupir désinvolte. Puis Veruca Salt et Frank Black pour le joli dialogue "Tu as dit: autrefois j'ai pleuré avec un garçon, J'ai pensé: il faudra ne pas lui présenter Simon..." Et aussi Quatrième de couverture....fameux. Un tit extrait tiens:
"Trois cent pages sur la guerre d'Espagne,
Le genre de chose qui nous éloigne,
Un vieux sempé en livre de poche,
Le genre de truc qui nous rapproche
Guide du routard du sri lanka,
Dieu soit loué on n'se connaît pas,
Hitchcock Truffaut les entretiens,
Nous avons tant de choses en commun."
Tout ça, c'est...c'est doux. C'est beau. C'est le genre de chanson qui me fait sourire, doucement, tout doucement. Comme un papillon qui se pose sur un brin d'herbe. C'est....Quand je les écoutes, je crois retrouver mes rêves de gamine, et toutes les illusions qu'il me reste. Les reves du grand amour, les jolies images, les frissons sur des mots, des mots sur lesquels on a aimé, on a pleuré, on a ri. Je ne crois pas retrouver mes rêves, je ne les retrouves même pas vraiment. Je ne les ai jamais perdus. J'y croit encore, fort.
Puis j'en vis un de rêve...alors je pense à lui et parfois je le dessine avec les mots des autres.
"J'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus
Quand tu danses, quand tu danses
Mais que deviennent les amoureux perdus
Quand tu danses, y songes-tu ?
Quand tu danses, y songes-tu ?
Amis non, ni amants, étrangers non plus
Quand tu danses, quand tu danses
Mais quel après, après s'être appartenus ?
Quand tu danses, y songes-tu ?
Quand tu danses, y songes-tu ?
Je crois bien que j'aurai besoin de te voir
Quand tu danses, quand tu danses
Sans te parler, ni déranger, mais te voir
Quand tu danses, y songes-tu ?
Quand tu danses, y songes-tu ?
Et toutes les peines, toutes, contre une seule de nos minutes
Mais n'être plus rien après tant, c'est pas juste
Quand tu danses, y songes-tu ?"
~*~
~*~
~*~
~*~
~*~
Beaucoup de musique dans mes mots, dans ma tête en ce moment. Et puis des mots, des mots qui touchent, profondément, et qui font plaisir, chaud au coeur. Ses mots m'atteignent toujours de plein fouet, il m'a sauvée une fois et il me sauve encore. C'était une année déplorable, mais elle m'a au moins permis de le rencontrer. Et je sais si fort qu'il m'aurait cruellement manqué si ça n'avait pas été le cas. Ce "Il", c'est mon prof de maths. Qui dit...beaucoup, passionnément, à la folie, pas assez, jamais trop, je suis folle de lui et insatiable de toutes ses histoires. Et voilà qu'aujourd'hui au beau milieu d'un cours, il se tourne vers moi, plante ses yeux dans les miens et lance à toute la classe:
"Et dans cinq ans, Katarzyna elle ne fera pas de conférances mais elle passera dans un joli théâtre de Paris. Qu'est ce qu'il y a comme jolis théâtres, là bas? Henri IV, peut être, mais ce sera trop petit, elle passera au Mogador. Il y avait "Machin lit les Fables de la Fontaine", il y aura à sa place "Katarzyna llit ses poèsies", il y aura son visage d'ange sur de grandes affiches partout, et ça fera un tabac. Vous paierez pour y aller, mais pas moi. Elle ne m'aura pas oublié, elle m'enverra une invitation. Et là, elle vous enfoncera tous. Vous ne serez rien à côté de la grandeur de son talent. Oui, elle réussira."
Je me suis envolée dans les rêves d'un autre, quelques instants. Un rêve qui a amené un grand sourire sur mon visage. Un rêve où je pouvais me voir, seule sous un projecteur, assise sur un tabouret haut, mes cheveux lâchés roulant sur mes reins en douces boucles brunes, une salle immobile qui retient son souffle et moi le mien, au premier rang le visage de mon amour qui m'encourage, et la voix claire qui s'élève et parle avec pour seul accompagnement les battements de son propre coeur.
Les rêves d'un autre.
Je construit des projets, pour l'avenir. Celui là même que j'ai tenu entre mes mains quelques minutes. J'ai choisi mon option de l'année prochaine, ma feuille est signée, prête à être remise aux "autorités compétentes". Le CNED pour l'espagnol cet été. Je passe d'allemand LV2 à espagnol LV2. Et d'espagnol LV3 à espagnol LV2.
Anglais renforcé pris pour l'année prochaine. Décision prise de partir 3 semaines en angleterre, histoire de terminer de me remettre à niveau. Seulement, les voyages, c'est cher. Surtout tant de temps. Alors je vais partir non en voyage linguistique classique, mais en famille d'hôtes. C'est à dire qu'ils seront rémunérés, et qu'ils ne feront que me loger, et me nourrir. C'est le principe du "Bed and Breakfest". Après...Je suis libre, totalement. Dans Londres. On en étudie la possibilité avec mes parents. Dans Londres...libre...de tout. D'aller où je veux, de voir qui je veux...y'a tant de choses à Londres. Ca fait un peu peur, cette liberté soudaine, d'être seule dans un pays dont je ne maîtrise pas parfaitement la langue. Mais..."C'est la seule manière d'apprendre." et c'est fabuleusement motivant...J'en rêve. Un peu. J'ose pas en rêver trop de peur que finalement ce projet ne se concrétise pas.
Mais quand même...
Un p'tit espoir, au coin du coeur,
D'un jour couleur d'orange.
Je pensais à une lettre, en rentrant du lycée. Une lettre à Lucas, que j'écrirais, peut être. Elle est encore hypothétique. Peut être...peut être pas. Peut être que j'aurais du, avant. Je regrette, ou plutôt je déplore ce qu'on est devenus l'un pour l'autre. Je regrette, aussi. C'est vrai. La seule histoire dont je regrette quelque chose. C'est pas rien.
Puis il y a eu un moment où un autre est arrivé,
Un autre qui m'a fait comprendre que j'en avais marre de rêver notre vie au lieu de vivre la mienne.
Seulement, se perdre ainsi était la dernière chose que je voulais. La dernière chose à laquelle je pouvais me résoudre. Tu le savais. Tu le sais.
Je te l'avais dit, quand on avait le nez dans l'herbe.
Je te l'avais dit, rêvants sur ton lit.
Juste à ce moment où nous étions devenus proches, je ne peux pas oublier.
Et tous ces instants que nous avons passé ensemble, magiques.
Peut être pour moi, parce que je t'aimais alors.
Mais quand je me rapelle de ton regard...si particulier, pailleté de cet or qui les fait pétiller, je sais bien que non.
Tu as ta vie, j'ai la mienne. On se croise, on se salue. On s'arrête à peine, je ne veux pas perdre la face.
J'ai toujours peur de voir que tu lis à travers moi.
Mais maintenant, maintenant...C'est fini tout ça. Je n'ai plus aucun compte à régler avec moi même, seulement les remords qui m'habitent quand je repense à cette histoire.
Qui fut la notre.
Alors si je t'écris, c'est pour continuer ce jour de Juin.
En marchant côte à côte, parce que tu sais, je me soucie trop de toi pour que je t'oublie.
...
...
...
Confidentiel
Je voulais simplement te dire
Que ton visage et ton sourire
Resteront près de moi, sur mon chemin
Faut surtout jamais regretter
Même si ca fait mal, c'est gagné
Tous ces moments, tous ces mêmes matins
Peut-être on se retrouvera
Peut-être que peut-être pas
Mais sache qu'ici-bas, je suis là.
Te dire que c'était pour de vrai
Tout c'qu'on s'est dit, tout c'qu'on a fait
Qu'c'était pas pour de faux, que c'était bien
J'vais pas te dire qu'faut pas pleurer
Y'a vraiment pas d'quoi s'en priver
Et tout c'qu'on n'a pas loupé, le valait bien
Ca restera comme une lumière
Qui m'tiendra chaud dans mes hivers
Un petit feu de toi qui s'éteint pas.
...
...
...
Natacha
De mes tristesses me reste un grand manteau
Qui laisse passer le froid
De ces lambeaux de jeunesse un vieux chapeau
Qui ne me protège pas
Je sais mieux choisir un chemin,
Me méfier d'une main
Tu vois je ne sais rien
Le temps qui passe ne guérit de rien Natacha
Toi tu le sais bien
De mille ans de froid, de toundra
De toutes ces Russie qui coulent en toi
De trop d'hivers et d'espoirs et d'ivresse
Au chant des Balalaïkas
Tu dis qu'on a peur et qu'on glisse en ses peurs
Comme glissent les nuits de Viatka
Dans chacun de tes baisers Natacha
C'est tout ça qui m'attache à toi...
....
...
...
A Lui, à Elles, à Eux.
Il y a des simulacres d'été...
Des simulacres éclatés en mille reflets...Avant la fin de la journée.
Des simulacres d'été,
D'était.
Mais même s'il y a du soleil,
Il souffle cette brise,
Qui sournoisement me glace, y veille,
Regarde du coin de l'oeil si je replie mes affaires étalées sur l'herbe, pour m'en retourner dedans...
Là où rien n'est humain, mais c'est rassurant,
De se sentir différente dans ce monde de fous.
De se sentir différente, malgré tout,
Malgré ce qui me rapproche et ce qui m'éloigne.
J'y ai cru un instant...
Juste un.
J'ai gelé des regards, craché ouvertement mon mépris à la figure de quelqu'un, sans me cacher derrière un mur, sans le murmurer dans son dos. J'aurais juste aimé que ça ne soit pas cette personne, qu'on n'en arrive pas là. Mais cette personne a choisi. Qu'elle choisisse. Je n'ai pas de regrets, "On finira tous par bouffer les pissenlits par la racine, moi comme les autres."...Ou...ce qui devait arriver arriva.
On se croise, on s'aime, on se perd, on se retrouve, on s'aime à nouveau avant de se haïr, puisqu'on n'aime jamais voir ressurgir le passé. On se perd, encore....à jamais, cette fois. Ou alors, quand on se croise, on feint de ne pas se reconnaître. On se retrouve à admirer la cambrure d'un dos, la courbe d'un cou, l'éclat d'un oeil qu'on ne connaîssait plus, et on se dit qu'en fait, on n'a jamais vraiment connu.
On oublie les détails,
Tout se floute...
On retombe dans l'oubli, dont on avait quitté la route,
L'espace d'un instant qui a pu durer longtemps.
Mais c'était avant...
Avant...
Avant.
Un oubli qui fait peur....est ce qu'il m'oubliera comme j'en ai oublié d'autres?
Où est la limite, où est le point de rupture...
"Et moi je suis ton superflu, cette fatalité me tue."
Je ne suis pas essentielle,
Pas irremplaçable...
Dans la cage de verre des sentiments, j'ai peur.
Peur d'être blessée par les éclats, enfermée dans ma prison.
Je fais des trucs cons. Je viens de bloquer ma liste MSN sauf deux personnes. J'ai regardé un épisode des Experts, et un de 7th Even tout à l'heure. Sans classer ces derniers points dans les trucs cons.
Je voudrais me greffer un livre interchangeable aux mains...
Me laisser glisser le long du mur dans le couloir des salles de maths.
Le croiser en l'ignorant superbement, et en haïssant ma superbe. Por que.
De vieux reflexes, toujours là, des choses que je ne devrais pas connaître, des noms que je devrais ignorer. Et je m'en fous.
"Le temps qui passe ne la change pas,
Les vivants se fânent, mais les ombres pas."
A se retrouver hagarde,
Sans savoir trop quoi espérer, Ses bras qui sont si loin, une fin à son chagrin?
"A m'en imploser le coeur,
A m'en exploser le coeur..."
"Et la mélancolie, dis moi quand ça fini..."
Pas triste, pas joyeuse.
Mélancolique.
"Le temps qui passe ne guérit de rien Natacha, toi tu le sais bien..."
Y'a des gouffres où l'on cache se que l'on était,
Ce que l'on deviendra.
Je ne la devine pas encore, la future. Je n'en veux pas.
"Tu vois...Je ne sais rien."
Des fois j'ai l'impression de parler ici d'un air entendu, à demi mot, comme si "vous" (notez l'indéfini) pouviez combler les blancs. Comme si j'hochais la tête sans finir ma phrase, puisque me connaissant vous en connaissez la fin. Mais vous ne me connaissez pas, et pour cette raison souvent rien n'a de sens dans ce que j'écris.
Alors pourquoi écrire ici, et non dans un journal papier-cartonné, tout bête, ma vie, mes émotions, des riens et des tout, même des trucs desquels je me fous?
Parce que c'est motivant, ces jolies couleurs interchangeables à l'infini, et ces images que je peux glisser partout. Je peux même changer de couleur de texte sans changer de cartouche d'encre.
Parce que je veux garder une trace de tout...et que sur du papier j'ai tendance à passer les pages.
J'écris pour d'autres, surtout pour moi. C'est très égocentrique, un blog. C'est uniquement egocentrique, d'ailleurs. Forcé. D'où cet air entendu, des fois j'oublie que je ne suis pas la seule sur ces pages, que je ne parle pas à mes amours de la vie "réelle", de tous les jours.
J'ai la mélancolie facile ces soirs ci, dès que le soleil tombe mon moral le suit dans sa chute.
J'avais écrit un article long, très long. Bug de joueb, j'en ai perdu les trois quarts. Il ne reste que ça, que je met quand même "parce que".
M'agace.