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Fatiguée, exténuée, une loque...En m'asseyant tout à l'heure j'ai cru que je n'arriverai jamais à me relever. Forcément, couchée 5h34 exactement, et je dis exactement car je vois encore les chiffres numériques fluorescents sur l'écran de mon portable, et son ombre qui se découpe dans le faible halo de lumière que dégage l'apareil.
Couchée 5h34, levée 10h20. Pas tant d'heures que ça en définitive. Epuisée par la journée de la veille, par la nuit de la veille, par la veille tout court. Mais bon, y'a des petits riens qui contrebalancent la fatigue: l'odeur du pain grillé tout juste beurré, le goût du nutella sur du beurre salé, ses câlins et sa mine évadée, des étreintes dans un noir de suie, ses "Je t'Aime" dans le creu de mon oreille, se tenir la main alors que la sirène du RER retentit.
En faite je n'aurais eu de temps pour rien ce week end. Vendredi soir, j'ai déjoué l'attention de mes parents et ai séché le solfège pour passer une heure avec Mamour à blablater au bord du lac, avant d'aller acheter un grec et de revenir au bord dudit lac pour le déguster. Une soirée sympa, conclue par un Episode de Futurama, pour achever de nous couper souffle par les éclats de rire.
Samedi j'ai tout juste eu le temps de casser mes lunettes avant de prendre le RER pour rejoindre mon amour. C'est long, une heure et demie de trajet. J'ai mis "Katagena" dans mon lecteur CD et ça a tourné jusqu'au bout, jusqu'au terminus. Mais c'était long quand même. En plus, Katagena ça me donnait envie de pleurer. Comme si je ressentais chaque parole, j'en avais les larmes aux yeux alors que, bon, j'allais plutôt bien. Puis j'avais Le Da Vinci Code dans les mains, ça m'a occupé un bout de temps.
Ce roman, au départ, je le trouvais dénué de tout interêt littéraire. Ok, il a sucité des polémiques, Ok il est cité à tout bout de champ, je veux bien le reconnaître, mais c'est pas goût du scandale, car le style, lui, n'a rien de mirobolant. Basique, répété, quelquefois fade. Le début m'a déplu, puis puis je m'enfonce dans l'enigme, plus j'aime. Pas le style, pas la manière dont est racontée l'histoire, mais l'histoire elle même. C'est un livre très documenté historiquement, ça le rend très interressant, et ça eclipse la pauvresse du style.
Chuis méchante.
Puis je suis enfin arrivée à destination. Chez mon amour nous avons regardé "Les Bronzés font du ski", parce qu'il se sent en devoir de refaire mon éducation cinématographique, je crois, et c'est vrai que j'ai raté presque tous les films cultes, je dois avoir un don pour ça. On s'est bien marrés, je l'avoue ^^...
"- Je sais pas ce qui me rentient de te casser la gueule!
- La trouille peut être?
- Ouai, ça doit être ça."
Ensuite re-RER, à destination de Paris, cette fois. Paris Place d'Italie. Pour dînner, puis voir un petit concert que donne le groupe de sa soeur, dans un bar. Nous sommes en plein quartier chinois, et pourtant nous trouvons le moyen de manger dans une crêperie. Délicieuse,n d'ailleurs. Avec ce genre d'ambiance rustique, un peu décalée, un peu hors temps. Galette, crêpe, cidre, rire, mains qui se tiennent, sourires. J'aime.
Une cigarette en remontant la rue qui mène au bar, une cigarette devant les crêpes, "Une dernière cigarette...." "Et la fumée de ma cigarette grimpe dans l'air..." et c'est agréable ce geste, cette fumée qui grimpe, en volutes, se regarder à travers cet écran opaque, c'est plaisant aussi. J'aime.
Bêtement, je me sentais toute bête, toute chose au moment de rencontrer sa soeur. P'tête ben paskeuh elle a fait L? Je sais pas trop pourquoi, j'ai le complexe de vouloir plaire à chaque membre de sa famille, même si pour sa maman c'est pas gagné gagné. "Quoi, elle dort à la maison? Elle a le droit? Hem..." Nous nous sommes installés face au groupe, ils étaient quatres, cinq avec une carilloniste qui n'a joué qu'un morceau.
Deux guitaristes, sa soeur et un gars, une pianiste (sa soeur, également), et un percussioniste, qui faisait du djembé avec talent. Ils ont joué une série de 6 morceaux instrumentaux, ça changeait, c'était sympa, vraiment. Je ne saurais pas trop décrire le style de musique, décalé juste ce qu'il faut.
Le serveur du bar nous a apporté la carte devant notre mine indescise, et le temps que nous nous mettions d'accord pour deux margaritas, il nous avait oublié. Tant pis, ça fait des sous d'économisés.
Nous avaons tapé un sprint pour prendre le métro de 00h22, que nous avons finalement raté. Attente angoissante du métro suivant, à Austerlitz re-sprint pour ne pas louper notre train, angoisse sourde au coin du coeur parce que c'est quand même le dernier, course effrennée pour....pour rien, puisqu'il ne partira qu'à 50.
Enfin il ne devrait partir qu'à 50. En vérité, il partira à 1h30, cause: agression dans le train. Gasp.
Intervention de la police, puis des pompiers. Je regarde ça d'un oeil hébété, fatiguée. Je me sens extérieur à tout ça, avec l'idée dans le crâne que ça n'arrive qu'aux autres. Alors que ça m'est déjà arrivé. Détail.
Je m'endors contre son épaule en écoutant Saez sur le MP3, puis arrive la gare. Dehors, des petis racailloux s'amusent à nous interpeller. "Tu es très charmante, il ne te mérite pas". Hahaha. Je ris un peu, impression d'être...je ne dirais pas où.
Chez lui, monter les escaliers en serrant fort sa main, parce qu'il fait noir comme dans un four et que je ne distingue même pas les contours de ce qui m'entoure. Il pousse la porte de sa chambre, je lâche sa main, me cogne contre le burreau, le cherche du bout des doigts, bras tendus, dans l'obscurité de la pièce. Il met sa main autour de ma taille, m'attire contre lui, et notre projet initial, à savoir regarder un Divx, "La vie de David Gale" de préférence, s'évanouit instantanément.
Il faut dire que collés serrés dans un noir parfait, les idées vont vite, et bon train.
Quelques heures plus tard, son souffle apaisé contre mon cou.
Dormir, dans ses bras.
Et l'envie de se perdre,
Dans les nuits l'un dans l'autre...